RECHERCHES SUR MOLIÈRE.                          45
hôtel « sis rue des Petits-Champs » au nom des « comédiens de Son Altesse Royale, sous le titre de l'Illustre Théâtre » pour demander que « Jean Baptiste Poquelin dit Molière soit mis hors des prisons à sa caution juratoire. » De son côté le procureur de Prançois Pommier soutient au nom de son client « qu'à la prre desdits comédiens, il s'est obligé pour eux envers le sieur Baulot d'une somme de deux mille livres, faute de payement de laquelle il a fait arrêter et recomman­der ledit Poquelin, pour laquelle somme il soutient qu'il doit tenir prison jusques enfin de payement de ladite somme, ou lui apporter acquit et décharge dudit Baulot. » Les parties entendues le lieutenant civil réduit la demande de Pommier de deux mille livres à trois cent vingt1 et ordonne « qu'en baillant par ledit Poquelin bonne et suffisante caution de payer par semaine quarante livres pendant deux mois, il sera mis hors des prisons. » Ce n'était plus sur le serment de re­présenter sa personne que cette fois Molière pouvait étre rendu à la liberté ; il fallait trouver un répondant solvable. onard Aubry, ce paveur des bâtiments du Roi que l'on a vu employé dès les débuts de l'Illustre Théâtre, lui rendit ce service en comparaissant le même jour au greffe de la cham­bre civile du Châtelet et en se rendant « pleige caution répon­dant pour Jean-Baptiste Poquelin de Molière prisonnier ès prisons du grand Châtelet2. »
Cette caution rendit-elle momentanément la liberté à Molière et fut-il saisi le lendemain par un autre fournisseur, ou bien sa détention se prolongea-t-elle pendant quelques jours? Ce qui est certain c'est que le 4 août il se trouve encore au grand Châtelet « en vertu d'un cret de prise de corps » obtenu par un linger nommé Dubourg « faute de payement de la somme de cent cinquante livres contenus en une obliga­tion8. » La requête porte que le « suppliant ne doit et n'est pas seul obligé par corps » et qu'il demande, vu la modicité
1. Document n° XXIL — 2. Document n° XX. 3. Document n° XXI.